Les thés à déguster en Russie

Nous avons enregistré cette vidéo au sujet de thés russes à déguster en Russie. Ci vous préférez la lecture vous trouverez la transcription de la vidéo ci-dessous:

La tradition du thé en Russie est très intéressante.

En général, les touristes reçoivent plein d’information sur le samovar russe, que presque personne n'utilise aujourd’hui et qui, comme les matriochkas, est surtout vendu aux touristes.

Comment se déguste le thé en Russie? Quel thé boit-on? Je vais vous le raconter dans cette vidéo.

Bien sûr, la Russie n’a pas échappé à «l'ubérisation» de la vie. Dans notre pays, comme en Europe, on boit de plus en plus souvent un sachet de thé Lipton au lieu du thé véritable. Mais il n’empêche! Des traditions demeurent. Il existe encore de nombreux endroits où le thé se boit "à l'ancienne", où les feuilles de thé sont infusées, dans des tasses ou dans des théières. Le résultat de l’infusion est ensuite dilué avec de l’eau bouillante. Dans la plupart des familles russes, vous trouverez une théière (elle est parfois rangée quelque part sur une étagère en hauteur et sortie pour les invités, mais elle est toujours là!) - dans laquelle cette boisson est régulièrement infusée. En voici une.

Le thé consommé en Russie est principalement noir, pas vert. Du moins selon les statistiques : le thé noir représenterait environ 85% de la consommation des Russes. La manière russe d’infuser et de boire le thé rappelle ce que l'on appelle la "tisane" en France, bien qu'il ne s'agisse pas nécessairement d'infusions à base de plantes seules. Dans cette vidéo, je souhaite partager quelques recettes de thés russes qui sont assez populaires en Russie aujourd'hui. Vous pourrez les déguster lors d'un voyage en Russie et enrichir ainsi vos expériences gustatives et vos impressions.

Voici mon Top 5 personnel des thés proposés en Russie. Cette sélection est totalement subjective.

Ivan-tchaï

Le premier thé que je vous conseille de goûter s’appelle Ivan-tchaï. Il est fait à partir d’une espèce botanique appelée "épilobe", dont les feuilles sont séchées et fermentées. Il était assez courant avant la révolution. Au 17ème siècle, les Russes ont commencé à le produire en s’inspirant de la technologie chinoise de fermentation, pour remplacer le thé importé de Chine, qui coûtait cher. Le thé chinois n'était accessible qu’aux riches, alors qu’Ivan-tchaï coûtait 100 fois moins cher. Il a commencé à être produit professionnellement près de Saint-Pétersbourg, puis s’est répandu dans tout le pays. Son moindre coût ne signifiait pas qu’il était moins bon. C’était simplement une boisson différente.

Il faut environ une cuillère à café pour une tasse de cette taille. On la remplit d'eau bouillante et on attend 3 à 4 minutes. Aujourd'hui, le thé Ivan-tchaï connaît un regain d’intérêt, presque un effet de mode, en particulier chez les amateurs de bio. Vous devez l’infuser dans de l'eau bouillante, avec une quantité de feuilles qui dépendra de vos préférences. Son goût est un peu sucré. La médecine populaire le recommande pour ses effets anti-inflammatoires et digestifs.

Viennent ensuite des thés noirs agrémentés de diverses plantes. Je ne recommanderais pas de boire des infusions de ces plantes pures, même si tout dépend des goûts. Je préfère et recommande de les mélanger à bon thé noir en vrac, de préférence au goût relativement neutre. Par exemple, à de grandes feuilles de thé de Ceylan. C'est comme une «base» de goût. Sur cette base, il s’agit d’essayer d’ajouter différentes herbes.

Le thé noir au thym

Ainsi, le deuxième thé, très populaire en Russie et digne d'attention, est le thé noir au thym. Le thym est connu dans les pays européens, mais le plus souvent comme assaisonnement pour la viande et les soupes. Dans notre pays, il a été introduit par les traditions culinaires caucasiennes - arménienne, azerbaïdjanaise, géorgienne -, très présentes en Russie. Et dans ces pays, ajouter du thym dans le thé est une tradition séculaire. Le thym donne au thé noir un arôme et une saveur appréciables. Les proportions dépendent de vos goûts ; personnellement je mélange environ 50% de thym avec 50% de thé.

Le thym est connu pour sa concentration en huiles phénoliques aux fortes propriétés antibactériennes. Il est donc également recommandé en médecine. Mais je m’intéresse ici plutôt à son goût. Il existe des centaines de types de thym. Personnellement, ma préférence va au thym des régions montagneuses d'Arménie, comme celui-ci. Il a à la fois un goût et un arôme qui me plaisent, surtout si, outre les tiges et les feuilles de la plante, sont aussi ramassées ses fleurs.

La mode du thym est répandue en Russie, de sorte que des fabricants proposent désormais des sachets de thé mélangé à du thym, pour ceux qui veulent aller vite.

Le thé noir à la Ziziphora (ou Zizifora)

Le troisième thé de notre hit parade est le thé noir mélangé à de la Zizifora. La Zizifora est cultivée en Asie centrale et dans le Caucase. Elle est issue d’arbustes persistants. Voilà à quoi ça ressemble. Cela donne un thé magnifique, très aromatique. Au niveau du goût, il est agrémenté de notes mentholées. La zizifora contient de nombreuses huiles essentielles aux propriétés variées. Elle appartient à la même famille botanique que le thym, mais je ne dirais pas qu'ils sont similaires. En dégustant un thé au thym, on ne ressent pas ces huiles de menthol caractéristiques de la zizifora. La médecine traditionnelle dit que la Zizifora peut tout traiter, de l'asthme et des allergies au staphylocoque et au stress, car elle contient de nombreuses molécules odorantes et volatiles. Il s'agit donc d'une version non alcoolisée de la vodka, qui est également considérée comme un médicament universel dans notre pays.

Le thé noir à l'herbe de Sagan-Daïlya

Le quatrième thé que je veux vous montrer est le thé noir à l'herbe de Sagan-Daïlya (ou, pour parler botanique, au rhododendron d'Adams). Il s'agit d’une herbe qui pousse sur les rives du lac Baïkal. Dans cette région, la population indigène Bouriate l'apprécie beaucoup. En réalité, l’herbe est répandue du Baïkal jusqu’à la Mongolie et à Sakhaline, dans toute la partie orientale de la Russie. Si vous allez au lac Baïkal, vous pourrez la voir et la goûter auprès de la population locale. C’est une herbe traditionnellement utilisée dans les décoctions chamaniques. Elle permet de créer une boisson amère aux saveurs très reconnaissables.

Pour infuser un thé, il est important de ne pas exagérer la concentration en cette herbe. Personnellement, j'ajoute environ 30% à mon thé. En raison de ses propriétés, je la classerais dans la catégorie des "boissons énergisantes", puisqu'elle tonifie beaucoup. Il vaut mieux ne pas la boire le soir. Quant à ses autres propriétés, je laisse les chamanes en parler.

Le thé noir aux feuilles de cassis

Pour finir, voici dernier thé populaire en Russie : le thé noir aux feuilles de cassis. Le cassis pousse dans une grande partie du pays. Ses feuilles donnent un excellent goût au thé, aux arômes de baies et de fruits. On sait qu'il y a plus de vitamine C dans les feuilles de cassis que dans la baie elle-même. Et que les baies de cassis contiennent plus de vitamines que les oranges. Certes, je n'ai jamais vraiment vu de feuilles de cassis en vente dans les magasins. Ce paquet, je ne l'ai pas trouvé au supermarché. Il m’a été donné par la mère d’un ami, qui a fait pousser la plante dans son jardin, a séché ses feuilles et me les a offertes. C’est un cadeau qui m’a beaucoup touché. Les magasins vendent souvent un mélange prêt à l'emploi de "thé + feuilles de cassis". Je ne recommande pas de l’acheter, car dans ce mélange le thé noir est souvent de mauvaise qualité, et que vous ne pouvez pas décider de la proportion thé / feuilles de cassis.

Voilà, c’était une rapide visite guidée des 5 meilleurs thés de mon hit parade. Bien sûr, il y en a beaucoup plus en Russie. Dans tous les cas, pour tous ceux qui préfèrent le vrai thé aux sachets de Lipton, il y aura toujours quelque chose à essayer en Russie. Les cafés et les restaurants proposent souvent non seulement du thé, mais également un menu de thés ou une liste de thés séparée. À Saint-Pétersbourg, j'ai même été surpris un jour de voir un «sommelier du thé» se rendre à ma table pour commenter les 5 pages de la carte des thés. A bientôt !

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