30 ans depuis la chute de l'URSS (vidéo)
- 1. La chute de l’URSS
- 2. Que s’est-il passé, et pourquoi ?
- 3. Quand l’URSS a-t-elle formellement cessé d’exister ?
- 4. Pourquoi l’URSS s’est-elle effondrée ?
- 5. La gérontocratie en URSS
- 6. Le rôle de Gorbatchev dans l’effondrement de l’URSS
- 7. La Péréstroïka
- 8. Les tickets de rationnement
- 9. L’effondrement de l’URSS, république par république
- 10. Le référendum de 1991 et le Nouvel accord d’association : une tentative de sauver l’URSS
- 11. Le putsch de 1991
- 12. L’accord de Belovej
- 13. La démission de Gorbatchev
- 14. Que pensent aujourd’hui les Russes de la chute de l’URSS ?
Voici la vidéo qui explique les raisons de la chute de l'URSS et reprend l'historique de cet événement. Vous y trouverez également beaucoup d'images d'archives de l'époque soviétique de 1985-1991.
Le texte de la vidéo (la transcription) est ci-dessous. Pour vous abonner à notre chaîne YouTube cliquez ici.
La chute de l’URSS
Il y a trente ans, le 26 décembre 1991, l’URSS, l’une des plus grandes puissances du XXe siècle et l’ennemi juré des États-Unis, a cessé d’exister. La veille, le 25 décembre, le Président Gorbatchev annonçait sa démission.
Gorbatchev: Mes chers compatriotes, citoyens. Compte-tenu de la création de la Communauté des États Indépendants, je mets fin à mes fonctions de Président de l’URSS.
Que s’est-il passé, et pourquoi ?
Comment un pays qui proposait au monde une alternative au capitalisme, qui représentait à lui seul 1/6 des terres émergées de la planète, qui occupait la seconde place mondiale en termes de production industrielle, qui avait conquis l’espace et comptait tant d’autres réussites à son actif a-t-il pu ainsi s’effondrer et donner naissance à 15 pays indépendants ?
Pour célébrer cet anniversaire, je vais vous raconter cette histoire. Vous verrez dans cette vidéo plusieurs images d’archives chroniquant la chute de l’URSS. Nous les avons traduites en français. Vous allez voir, ce sont des documents passionnants !
Quand l’URSS a-t-elle formellement cessé d’exister ?
C’est la première question que tout le monde se pose. Et sa réponse est simple, en tout cas d’un point de vue juridique : le 26 décembre 1991, le Conseil des Républiques du Soviet Suprême de l’URSS a adopté une déclaration mettant fin à l’existence du pays. On écrit souvent que la disparition du pays date de la veille, le 25 décembre, et de la démission de Gorbatchev, mais c’est une erreur. Enfin, de toute façon, ce ne sont que des formalités. En réalité, l’URSS s’était disloqué depuis longtemps, et cette déclaration ne faisait que constater un fait accompli : le pays n’existait plus.
Pourquoi l’URSS s’est-elle effondrée ?
C’est une question à laquelle il existe plusieurs réponses. Mais il faudrait être particulièrement naïf ou mal informé pour dire que l’on sait exactement pourquoi l’URSS a disparu. Comme toujours dans ce genre de cas, la réalité est complexe, et ses causes multiples. On peut toutefois citer quelques grandes raisons.
La première, et selon la plupart des spécialistes, la plus importante, des causes de l’effondrement de l’URSS, c’est l’économie
L’URSS ne produisait pas assez de nourriture et de biens de consommation pour sa population. Son économie planifiée était inefficace. C’est un sujet sur lequel les voyageurs posent très souvent beaucoup de questions, la vie dans un pays dans lequel ce n’est pas la demande de la population qui définit ce qui sera produit et vendu, mais des employés d’un ministère qui décident et planifient tout à l’avance. C’était une vraie catastrophe : les gens étaient démotivés, et tous les secteurs de l’économie étaient inefficaces. Depuis l’époque de Brejnev, l’URSS utilisait ses pétrodollars pour importer l’alimentation qu’elle n’était plus capable de produire.
La chute des cours du pétrole, qui s’est produite au moment de l’arrivée au pouvoir de Gorbatchev, a aggravé la situation : le pays s’est retrouvé incapable de payer ces importations.
C’est quelque chose dont il est facile de se rendre compte en visionnant des images d’archives : l’URSS était le pays des déficits permanents. Il était impossible d’acheter ce dont on avait besoin, et le système D était de mise pour tous les habitants du pays.
Le secteur agricole illustrait très bien la nullité des communistes en matière de gestion. Lénine avait fait piller les campagnes et liquider les « koulaks » (c’est comme ça qu’on appelait les paysans riches, qui étaient pourtant les meilleurs fermiers de l’époque). Staline a continué son œuvre en créant les kolkhozes, des fermes collectives dont les employés étaient des sortes de serfs modernes. Ces kolkhozes fonctionnaient si mal que les années de mauvaise récolte, les gens mourraient littéralement de faim. Entre 1946 et 1947, la famine a tué 1,5 million de soviétiques.
Résultat de toutes ces transformations : en 1963, l’URSS produisait moins de céréales par habitant que la Russie impériale de 1913 ! Rien que ce chiffre, à mon avis, permet de comprendre l’état de l’agriculture soviétique.
Le seul secteur de l’économie qui marchait bien à l’époque soviétique, c’était l’armement. Malheureusement, on ne peut pas faire un ragoût de tank ou un sandwich de kalachnikov. Et quand les frigos sont vides, le mécontentement grandit.
La gérontocratie en URSS
Leonid Brejnev: Camarades délégués, chers invités, le 26ème congrès du Parti Communiste de l’Union Soviétique est ouvert
La mort de Brejnev, qui était depuis quelques années incapable de parler et de penser clairement, n’était que le début de la gérontocratie. En 1982, après sa mort, Andropov, le chef du KGB, prend sa place. Il ne reste en poste que 15 mois et meurt en 1984. Cela faisait 5 mois qu’il était hospitalisé et sous dialyse. Son successeur, Konstantin Tchernenko, a tenu encore moins longtemps. Il était déjà gravement malade au moment de son élection, n’est jamais sorti de sa chambre d’hôpital et est mort au bout de 13 mois au pouvoir. Il y a des images d’archives très célèbres où l’on voit sa chambre maquillée en bureau de vote, pour le montrer en train de soi-disant participer aux élections. Élections qu’il a d’ailleurs évidemment remporté, c’est l’URSS après tout ! Et deux jours après ce triomphe démocratique, il mourrait à l’hôpital.
À l’époque, les gens se racontaient une blague difficile à traduire en français : Igor Kirillov, le présentateur du JT soviétique, dit aux téléspectateurs : « Camarades, vous allez rire : Tchernenko est mort aussi ! ». Trois Secrétaires Généraux enterrés en moins de trois ans !
Après eux, Gorbatchev faisait figure de jeunot avec ses 54 ans...
Le rôle de Gorbatchev dans l’effondrement de l’URSS
En Russie, Gorbatchev est généralement considéré comme le principal responsable de l’effondrement du pays. Et s’il est très populaire à l’étranger, c’est exactement le contraire en Russie : on lui fait porter toute la responsabilité des événements. À mon avis, c’est assez injuste. En arrivant au pouvoir, il avait hérité d’un pays très affaibli et déjà au bord du précipice.
En 1985, l’URSS utilisait ses pétrodollars pour acheter les céréales qu’il n’était pas capable de produire, était sous sanctions économiques à cause de la guerre en Afghanistan, et devait tout de même soutenir financièrement ses alliés socialistes et ses satellites, la Libye, Cuba, la Corée du Nord… et pour couronner le tout, il engloutissait des sommes énormes dans la course aux armements avec les États-Unis. La propagande du régime continuait de promettre que le triomphe du communisme était proche, mais ce n’était pas ça qui allait remplir les frigos de la population.
La Péréstroïka
Gorbatchev a fait de son mieux pour sauver le pays. Une fois arrivé au pouvoir en 1985, il a lancé une grande réorganisation du pays, sous le nom que le monde entier connaît : la Péréstroïka (« reconstruction » en russe). C’était un ensemble de mesures qui visaient à démocratiser l’économie et la société soviétiques… en espérant que cela permettrait au système de mieux fonctionner. La grande question, c’est : est-ce que Gorbatchev a agi par conviction ou par nécessité, parce qu’il fallait absolument faire quelque chose pour sauver ce pays à l’agonie ? En tout cas, la Péréstroïka n’a fonctionné que dans le domaine culturel : la population a enfin pu accéder à des livres et de la musique qui lui étaient jusque-là interdits. Et la « glasnost » a enfin permis à la société de parler de politique.
Gorbatchev a renouvelé les élites dirigeantes : l’âge moyen des membres du politburo est retombé à 60 ans, et de nouveaux politiciens sont apparus au premier plan : Eltsine, Chevarnadze, Kravtchouk… tous ceux qui, quelques années plus tard, allaient proclamer l’indépendance de leurs pays.
Mais son programme de transformation économique n’a pas fonctionné, et la crise a continué d’empirer de plus en plus.
Les tickets de rationnement
Le rationnement a toujours existé à l’époque soviétique, mais dans les années 1980, il était absolument partout. Pour acheter quelque chose, il fallait non seulement pouvoir le payer, mais il fallait aussi avoir un ticket vous autorisant à en acheter une quantité donnée. C’était la seule façon que le gouvernement avait trouvé pour répartir équitablement les produits en déficit. Sauf que tous les produits étaient en déficit ! Il y avait des tickets de rationnement pour le sucre, la viande, l’alcool, le beurre, les céréales, les allumettes…
Difficile aujourd’hui d’imaginer le cauchemar que c’était. Les soviétiques passaient leur temps à faire la queue pour acheter quoi que ce soit, parfois pendant des jours. Même acheter des produits de base était devenu une forme de « chasse » : l’homme soviétique était redevenu une espèce de chasseur-cueilleur. Et c’était parfois dangereux. Littéralement : certains magasins étaient physiquement dangereux, il arrivait que des bagarres éclatent dans les files d’attente, et parfois des gens s’y faisaient tuer.
Un nouveau métier était même apparu. On l’appelait en russe « stoyalchik », en français on dirait peut-être « attendeur » : c’était un type dont le métier était de faire la queue à la place de son employeur. Et c’était un métier très demandé, qui permettait de gagner sa vie rien qu’en faisant la queue. Une bonne illustration de la « puissance » de l’économie soviétique.
L’effondrement de l’URSS, république par république
L’effondrement économique et les tensions sociales et politiques ont fini par précipiter l’URSS dans l’abîme. Pour vous donner une idée de la chronologie des événements :
- En 1988, sur fond d’affaiblissement du pouvoir central, un conflit ethnique éclate entre les républiques soviétiques d’Arménie et d’Azerbaïdjan autour du Karabakh, une région contestée depuis des années.
Les autres républiques déclarent leur volonté de devenir indépendantes et souveraines.
- Toujours en 1988, l’Estonie déclare sa souveraineté, c’est-à-dire la supériorité de ses lois sur les lois soviétiques. En 1989, la Lettonie, la Lituanie et l’Azerbaïdjan suivent son exemple. En 1990, c’est au tour de la Géorgie, de la Russie, de l’Ouzbékistan, de la Moldavie, l’Ukraine, la Biélorussie, le Kazakhstan… bref, pratiquement toutes les républiques soviétiques. Vous allez me demander : pourquoi la Russie ? La « Moscou russe » déclare son indépendance de la « Moscou soviétique », qu’est-ce que ça veut dire ? Il faut bien comprendre qu’à l’époque, la Russie ne se considérait pas comme l’héritière de l’URSS mais comme une de ses victimes, au même titre que les autres républiques soviétiques. Boris Eltsine, qui était alors le très populaire président de la république soviétique de Russie, annonce en 1990 au 28ème congrès du PCUS (le Parti Communiste de l’Union Soviétique), qu’il quitte le Parti. C’était du jamais-vu pour un bureaucrate de carrière à l’époque.
Mais Eltsine avait pris la mesure de ce qui était en train de se jouer.
Boris Eltsine: Suite à mon élection à la tête du Soviet Suprême de Russie, et compte-tenu de l’abandon du régime de parti unique, je ne peux plus exécuter les seules décisions du PCUS. Je dois me soumettre à la seule volonté du peuple et de ses représentants élus. Par conséquent, et conformément aux engagements pris pendant la campagne électorale, j’annonce ma démission des rangs du PCUS. Dans le but de jouer le rôle le plus actif possible dans l’activité des soviets, je suis prêt à collaborer avec tous les partis et toutes les organisations politiques de la république.
À cette époque, il y a deux sièges du pouvoir à Moscou : l’URSS, installé au Kremlin, et la République soviétique de Russie, membre de l’URSS, installée dans un bâtiment appelé « La Maison Blanche ».
Le référendum de 1991 et le Nouvel accord d’association : une tentative de sauver l’URSS
Gorbatchev essayait toujours de sauver un pays qui, dans les faits, n’existait déjà plus. En mars 1991, il organise le seul référendum de l’histoire soviétique. La question posée est simple : « Souhaitez-vous que l’URSS continue d’exister ? ». 80 % des votants répondent « Oui », et Gorbatchev annonce la mise en place d’un nouvel accord d’association entre les républiques soviétiques, pour créer une « nouvelle » Union Soviétique. La signature de l’accord était prévue pour le 20 août 1991. On ne saura jamais s’il aurait fonctionné, vu l’affaiblissement du pouvoir central et la volonté d’indépendance des élites politiques dans les républiques. Eltsine, par exemple, le président russe, était en conflit ouvert avec Gorbatchev. Mais en août 1991, un nouvel événement achève d’enterrer l’URSS.
Le putsch de 1991
Entre le 19 et le 21 août 1991, une partie des anciens dirigeants de l’URSS déclare l’état d’urgence dans le pays. Gorbatchev, qui était en vacances en Crimée, est retenu sur place par des forces spéciales qui l’encerclent et le privent de tout moyen de communiquer avec l’extérieur. Les putschistes déclarent au pays que Gorbatchev est malade et qu’ils sont forcés de prendre le pouvoir. Ils créent un « comité d’État pour l’état d’urgence », dirigé par le vice-président de l’URSS Yanaïev et le chef du KGB, Krioutchkov. Ils déclarent la suprématie du pouvoir soviétique et refusent le nouvel accord d’association. Tout ceci est diffusé par la télévision dans tout le pays, via une conférence de presse interminable :
Yanaïev: Comme vous l’avez déjà appris dans les médias, suite à l’empêchement pour raison de santé du Président de l’URSS Mikhaïl Gorbatchev et selon l’article 127.7 de la Constitution de l’URSS, le vice-président de l’URSS assure temporairement les fonctions de président
Dans le même temps, l’armée se déploie dans Moscou. Mais le plan va échouer. Le président russe Boris Eltsine refuse de se soumettre et déclare le comité hors-la-loi. Les Moscovites descendent dans les rues pour soutenir Eltsine. Par contre, la confiance envers le Parti et l’URSS était si faible qu’absolument personne ne sort soutenir les putschistes. Alors, les militaires commencent eux aussi à passer du côté de la Russie.
La Maison Blanche, siège du pouvoir russe, devient le cœur de la résistance au comité pour l’état d’urgence. Le président Eltsine y lit une déclaration, debout sur un tank. Environ 160 000 personnes s’y rassemblent pour « défendre » la Maison Blanche contre les putschistes. Je vivais dans l’immeuble d’en face, et je me souviens de mon père, allant apporter des pelmeni et des saucisses aux manifestants rassemblés au pied du bâtiment.
Le comité d’état d’urgence avait prévu d’écraser la protestation par la force, mais il perd du temps, et surtout, il perd la maîtrise de la situation. Il devient évident que l’opération ferait un nombre énorme de victimes. Le 22 août, tous les membres du comité sont arrêtés, et Gorbatchev peut retourner à Moscou.
Finalement, cette tentative de sauver l’URSS a l’effet exactement inverse. la volonté d’indépendance des républiques soviétiques ne fait que se renforcer et le nouvel accord d’association ne sera jamais signé
Boris Eltsine: Puisqu’on ne me donne pas accès à la télévision et à la radio, je lis ici mon adresse aux citoyens russes. Dans la nuit du 18 au 19 août 1991, le président légitime du pays a été écarté du pouvoir. Quel qu’en soit le prétexte, il s’agit d’un coup d’état de droite, réactionnaire et anticonstitutionnel. Cela nous oblige à déclarer hors-la-loi le soi-disant comité installé au pouvoir. Il est absolument indispensable de permettre au président Gorbatchev de s’exprimer devant le peuple. À l’heure actuel, il est enfermé à Foros.
- Où ça ?
- À Foros. On ne me laisse pas lui parler.
L’accord de Belovej
Le 8 décembre 1991, l’Histoire va s’écrire dans un pavillon de chasse au milieu d’une forêt de Biélorussie. Les dirigeants de la Russie, de la Biélorussie et de l’Ukraine y signent « l’accord de Belovej », qui déclare la disparition de l’URSS et la fondation d’une nouvelle union, la « Communauté des États Indépendants ». Les trois principales Républiques soviétiques, celles qui, en 1922, avaient fondé l’URSS, mettent fin à son existence. Gorbatchev, le président du pays ainsi enterré, n’apprend l’existence de l’accord qu’après sa signature. Il met quelques jours à réagir. Quand on entend ses commentaires décousus, on voit bien que c’est un homme dont le monde vient de s’effondrer.
Mikhail Gorbatchev: Chouchkevitch m’appelle et me dit : nous avons un accord, on veut vous le lire. Je lui demande : Quel accord ? Pourquoi est-ce que vous m’appelez ? Attendez, vous avez déjà décidé de tout ? C’était dimanche, ce dimanche. Nous avons eu une discussion très agitée. Il me dit, on nous soutient, nous avons déjà parlé avec Bush. Je dis, c’est une honte. Vous parlez au président des États-Unis d’Amérique et vous ignorez le président de votre propre pays ! C’est une honte ! Un scandale ! Bref, c’est une sale affaire.
La démission de Gorbatchev
Gorbatchev était devenu le président d’un pays qui n’existait plus. Le 25 décembre 1991, il annonce sa démission à la télévision :
Il faut avouer que c’est quelque chose de rare en Russie, un dirigeant qui quitte le pouvoir volontairement
Gorbatchev aurait pu essayer de rester au pouvoir par la force. Mais il faut lui rendre cette justice : il n’a pas voulu le faire.
Que pensent aujourd’hui les Russes de la chute de l’URSS ?
Aussi étonnant que ça puisse paraître après avoir parlé de tous ses énormes problèmes, pour beaucoup de nos concitoyens, l’URSS est une espèce de « bon vieux temps » où la vie était meilleure qu’aujourd’hui. Dans leur esprit, avec sa disparition, ils ont perdu une certaine stabilité, une certitude d’avoir leur avenir assuré. Il existe de nombreux mythes sur la vie soviétique… en fait, il en existe de plus en plus. On rencontre même de plus en plus de jeunes, qui n’ont pas connu cette époque mais qui sont persuadés que l’Union Soviétique était un paradis perdu !
Enfin, ce n’est peut-être pas si étonnant que ça, quand on voit ce que disent nos dirigeants de la chute de l’URSS :
Vladimir Poutine: La chute de l’URSS est la plus grande catastrophe géopolitique du siècle dernier
Ce qui est assez drôle, c’est que selon une étude faite en décembre 2021, 20 % des Russes ne savaient pas de quoi ces 4 lettres sont les initiales. L’URSS nous manque, mais nous ne connaissons même son nom complet. Il y a quelque chose de biblique là-dedans, une histoire de paradis perdu qui n’a jamais existé, mais dont nous rêvons.
Pourtant, entendre dire que l’URSS était grand et puissant alors qu’il s’est complètement effondré en deux ans, c’est complètement grotesque. L’URSS était un système totalitaire et déséquilibré, qui fonctionnait tellement mal que dans les années 1980 il était devenu complètement irréparable.