Russie abandonnée: les cités militaires secrètes de Tchoukotka
Vie et mort des cités militaires de Tchoukotka qui doivent leur naissance à la guerre froide entre l'URSS et les Etat-Unis.
Nous avons crée ces vidéos dans les villes de Goudym (Anadyr-1) et Ougolniyé Kopi. Et nous vous invitons à vous abonner à notre chaîne YouTube pour suivre nos nouvelles vidéos et actualités.
La ville de Goudym (Anadyr-1): 1958-1992
La ville de Goudym avait été fondée en 1958 sur ordre de Nikita Khroutchev afin de menacer les États-Unis depuis la Tchoukotka, la région russe la plus proche de l’Alaska. Ici se trouvaient une base militaire et des silos de missiles nucléaires.
Cette base militaire est restée opérationnelle pendant presque 30 ans, avant que le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire entre l’URSS et les Etats-Unis ne mette fin à son existence : après sa signature, la base fut abandonnée, ses armes nucléaires neutralisées et sa garnison installée ailleurs.
En 2017 la cité militaire avait été dynamitée. Aujourd'hui on y retrouve des ruines.
La cité militaire de Ougolniyé Kopi (1950-1990)
La ville se trouve pas loin, à 30 minutes de route en voiture de Goudym, à 20 minutes de l'aéroport Ougolny.
C’est une ville-satellite d’Anadyr – la capitale de la région. Et si cette ville a été construite ici, c’est en raison de sa proximité avec l’aéroport Ougolny, construit exprès ici sur le permafrost. C’était un aéroport avant tout militaire et stratégique qui assurait la sécurité de l’URSS et menaçait les Etats-Unis : d’ici, en quelques minutes, on pouvait effectuer des frappes nucléaires sur le territoire américain.
Les soldats en garnison ici travaillaient à l’aéroport, surveillaient la région et accomplissaient différentes mission, principalement aériennes, de reconnaissance et d’interception des avions-espions américains.
Nous visitons l’ancien centre-ville, qui était une cité militaire.
Que veut dire déjà une « cité militaire » ? En Russie, ça a une définition précise : c’est une ville dédiée aux militaires et leurs familles avec des casernes, des stocks d’armes, des abris, etc. Mais qui avait aussi tout le nécessaire pour la vie quotidienne : des appartements, des jardins d’enfants, des écoles, des magasins…
Nous voyons par exemple « La Maison des Officiers », c’était typiquement le centre de la vie sociale dans ce genre d’endroits : on y organisait tout, des soirées dansantes aux mariages, et aussi des clubs de danse et de chant par exemple.
On trouve sur internet des discussions entre anciens résidents de cette cité : ils sont tous très nostalgiques de la vie heureuse qu’ils menaient ici.
Nous visitons une maison d’habitation typique des officiers. Bâtie comme toutes les constructions à Tchoukotka sur pilotis, puisqu’elle est construite sur le permafrost. C’est très sobre à l’intérieur. Une ou deux chambres par appartement. Et une détail non-négligeable : il n’y a pas de toilettes dans les appartements. Ces annexes en bois à côté des immeubles, se sont des toilettes collectives pour tous les habitants.
Possibilité de visiter ces lieux par un étranger?
Il est très difficile pour un étranger d’obtenir l’autorisation de venir ici car la région de Tchoukotla est considérée comme une zone frontalière, contrôlée par les services secrets de Russie. Les étrangers doivent demander une autorisation spéciale pour y être admis.